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APPQ – Engagement du Canada envers les baleines noires de l’Atlantique Nord : Un appel à la collaboration canado-américaine

CHANDLER, Québec, 06 oct. 2022 (GLOBE NEWSWIRE) — Depuis 2017, plusieurs d’entre nous au sein de l’industrie canadienne du homard avons l’impression d’être un souffre-douleur éternel. Les accusations pleuvent sans cesse sur le Canada, comme si nous étions les seuls responsables de la détresse des baleines noires de l’Atlantique Nord (baleines noires).

L’arrivée des baleines noires dans le golfe du Saint-Laurent est un phénomène relativement récent. Historiquement, elles demeuraient dans la Baie de Fundy et au large de la Nouvelle-Écosse (la limite nordique de leur aire de distribution) durant l’été et l’automne, et retournaient passer l’hiver au sein de leur territoire traditionnel de mise à bas au sud-est des États-Unis. En 2017, tout a basculé lorsqu’un grand nombre de baleines noires sont soudainement arrivées dans le golfe. Tragiquement, 17 baleines noires sont mortes : 12 en eaux canadiennes et cinq aux États-Unis. Deux des 12 mortalités canadiennes ont été attribuées à des empêtrements dans des engins de pêche au crabe.

Les données de l’agence américaine National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) confirment que seules deux des 21 mortalités documentées en eaux canadiennes depuis 2017 sont liées à des engins de pêche. La majorité des mortalités – lorsqu’une cause a pu être déterminée, sont liées à des collisions fatales avec des navires de marchandises et de croisière. C’est un fait : il n’y a pas eu une seule mortalité documentée liée à un engin de pêche au homard canadien dans l’histoire récente. Plusieurs raisons expliquent le faible risque présenté par la pêche au homard canadienne. C’est une pêche côtière, pratiquée habituellement dans des eaux peu profondes de moins de 20 brasses, où les baleines noires s’aventurent rarement.

Notre pêche au homard est aussi gérée différemment qu’aux États-Unis. D’abord, la pêche au homard au Québec est limitée à 69 jours en mai et juin. Conséquemment, les risques d’interaction avec les baleines noires sont moindres puisqu’elles se concentrent plus fortement dans le golfe de juillet à septembre. De plus, les pêcheurs canadiens sont limités à une moyenne de 235 casiers par bateau, comparativement à 800 en Nouvelle-Angleterre.

Nos collègues américains ont récemment réalisé de grands progrès et subi des sacrifices afin de protéger les baleines noires, et nous les félicitons. Le Canada a également contribué à mettre en place les mesures de gestion les plus audacieuses au monde.

Au cours des derniers temps, la docteure Moira Brown, une scientifique chevronnée du Canadian Whale Institute ayant étudié les baleines noires pendant près de 40 ans, commentait que les mesures canadiennes relatives à la protection des baleines noires étaient « inégalées dans l’est de l’Amérique du Nord ».

La pêche au homard canadienne détient une certification accordée par le Marine Stewardship Council (MSC). Elle inclut une analyse annuelle rigoureuse des effets de notre pêche sur les mammifères marins, y compris les baleines noires.

Les pêcheurs de crabe des neiges ont mis de l’avant d’énormes efforts depuis la crise de 2017. En 2022, plusieurs testent des engins « sans cordage » dans des zones fermées et soumises à des permis spéciaux. C’est le plus grand essai de recherche et développement du genre en Amérique du Nord.

Bien des choses ont été dites concernant la décision par la NOAA de restreindre l’accès à 950 mi2 pour les activités de pêches américaines dans le Golfe du Maine des mois d’octobre à janvier, mais tenez-vous bien : en 2021, le Canada a soumis plus de 29 000 mi2 (75,000 km2) à des fermetures soit temporaires ou saisonnières à la suite d’une détection visuelle ou acoustique d’une baleine noire. Bien que perturbateurs et coûteux pour l’industrie, ces protocoles de fermetures ciblés furent largement appuyés par les pêcheurs canadiens.

En vue protéger les baleines noires, le Canada depuis 2017 a mis en œuvre une vaste gamme de mesures, y compris des protocoles de fermetures de pêche, des limites obligatoires de vitesse pour les gros navires et ceux de pêche, des ressources sans précédent pour le déglaçage afin de permettre une pêche au crabe hâtive avant l’arrivée des baleines noires, une imposante surveillance aérienne et en mer avec des équipements de détection de pointe, l’élimination de tous les cordages horizontaux flottants, l’augmentation du nombre de casiers par ligne, le marquage obligatoire de tous les engins de pêche fixes et, plus récemment, un effort notable pour la récupération d’engins fantômes. Le Canada collabore maintenant avec les pêcheurs vers l’intégration d’engins plus sécuritaires pour les baleines (des cordes ou des liens à faible résistance à la rupture), conçus pour se détacher lorsqu’une baleine s’empêtre. Aucune mortalité de baleine noire n’a été rapportée au cours des trois dernières années. Voilà une preuve solide que notre approche fonctionne.

La pêche au homard nord-américaine a démontré qu’elle est l’une des pêches les plus durables au monde. Pour tous ceux et celles qui, comme nous, ont à cœur cette industrie, la voie à suivre est claire. L’industrie nord-américaine du homard, fortement intégrée, vaut plusieurs milliards de dollars. Elle représente le gagne-pain de dizaines de milliers de familles, de travailleurs d’usine de transformation ainsi que pour des centaines de communautés côtières des deux bords de la frontière canado-américaine – tous dépendent de notre capacité à remettre les pendules à l’heure, et d’en finir avec cette bataille.

Au bout du compte, nous devons nous tenir debout et repousser cet activisme promu par Seafood Watch quand les données scientifiques et les faits démontrent que la pêche au homard Nord-Américaine et particulièrement au Québec est l’une des pêches les plus durables au monde . Le Canada et les États-Unis ont une réputation enviable comme chefs de file mondiaux de la pêche durable. Le bon sens doit prévaloir. Nous avons besoin de plus de données scientifiques, moins de politicaillerie, plus de collaboration binationale, et moins d’accusations. Assurer un avenir durable pour les baleines noires ne s’arrête pas aux frontières – un dialogue canado-américain s’impose plus que jamais.


        

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